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NIGER : qui contrôle la localité de Bosso, depuis l'attaque de Boko Haram?

Qui contrôle la ville de Bosso ? Cette localité du sud-est du Niger a été vendredi 3 juin au soir la cible d'une attaque meurtrière de Boko Haram, qui a fait 26 morts côté forces de sécurité et 55 morts côté insurgés, selon le dernier bilan du ministre de la Défense qui s'est rendu sur place dimanche 5 juin. Mais depuis cette visite, la ville est-elle toujours sous contrôle des forces nigériennes, ou est-elle repassée aux mains des jihadistes ? La situation est confuse et les informations recueillies divergent.

Plusieurs sources humanitaires ainsi que le maire de Bosso affirmaient ce lundi 6 juin au soir qu'après la visite du ministre de la Défense la veille, les militaires ont quitté vers 20h30 la localité, immédiatement reprise dans la nuit par Boko Haram.

« La ville est occupée par les éléments de Boko Haram, assure le maire de la localité, El Hadj Bako Mamadou, contacté par RFI. Plusieurs habitants ont tenté ce lundi de retourner à Bosso, mais ils ont trouvé les éléments de Boko Haram en ville. Les habitants disent qu'ils ont brûlé plusieurs bâtiments dont la chefferie traditionnelle et hissé leur drapeau : jusqu'à présent, il n'y a plus de forces de défense ni à Bosso ni à Toumour, une localité toute proche. »

El Hadj Bako Mamadou se dit très surpris par ce départ présumé des militaires nigériens : « Ça nous a vraiment surpris, parce que ce dimanche le ministre de la Défense est arrivé jusqu'à Bosso. Il a certainement donné beaucoup de conseils. Les forces de défense étaient sur place. Et d'un seul coup elles sont parties et nous on n'a rien entendu comme explication. »
« Bosso est totalement sous contrôle », a assuré de son côté le porte-parole du gouvernement, quelques heures après un conseil des ministres extraordinaire consacré à l'attaque et ses conséquences, rejoint par le gouverneur de la région. « Moi j'ai été à Bosso. J'ai vu les positions, assure Dan Dako Mahamadou Laouali. On a fait le tour avec le ministre de la Défense et j'ai vu les militaires nigériens en poste. Donc la situation est maîtrisée. C'est ça la vérité. »

Une visite effectuée ce dimanche avec le ministre de la Défense. Pour autant, le gouverneur assure que la situation était toujours sous contrôle ce lundi. « Le préfet de Bosso est arrivé ce [lundi] matin dans mon bureau. Il vient de Bosso. S'il n'y avait pas l'armée nigérienne il ne serait pas à Bosso ! Bosso est sous contrôle de l'Etat nigérien », insiste-t-il.

Un peu plus tôt dans la journée, le ministre de la Défense allait d'ailleurs dans ce sens : « La ville n'est pas aux mains de Boko Haram. Nos hélicoptères volent en permanence au-dessus de la ville », assurait à RFI Hassoumi Massadou. Une zone où les attaques des insurgés se sont multipliées ces deux dernières semaines.

« Il faudra que l'affront soit lavé », ont indiqué les autorités qui ont promis de poursuivre « sans faiblesse » la lutte contre Boko Haram et de « prendre rapidement des mesures pour aider les populations » qui ont massivement fui l'attaque.

Nouveaux déplacements massifs de population

Depuis samedi, il y a eu de nouveaux déplacements massifs de population. Environ 50 000 personnes ont fui Bosso et ses alentours, d'après le HCR. De Bosso vers Toumour en majorité, mais le CICR assure que les gens fuient désormais de Toumour en direction de Diffa, car la sécurité ne serait plus assurée autour de Toumour.

« La ville de Bosso est quasiment vidée de ses habitants, assure Daddy Oumarou, porte-parole du CICR à Niamey. Nous savions que ces populations se déplaçaient vers Toumour et nous nous apprêtions justement à pouvoir y mener des évaluations, mais depuis ce matin les populations sont à nouveau en mouvement de Toumour. Nous n'avons pas d'idée très précise d'où ces populations comptent ce rendre, mais très probablement à Diffa, ou alors plus au nord, en quête de sécurité. »

D'autres déplacés vont en direction de Kidjendi, de Gagam, de Kabelawa. Les organisations humanitaires s'inquiètent puisque ces lieux sont déjà saturés de déplacés et les moyens manquent pour leur venir en aide.

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